thumb_decompression_poisson_1La survie en aquarium des poissons pêchés près du rivage ne pose généralement pas de problème d'adaptation, car le poisson ne subit par les effets de décompression. Il en est autrement lorsqu'on est sur une embarcation, pour les poissons pris à l'hameçon à partir des 5 m de profondeur.

 

Il y a de très beaux poissons pris à la palangrotte, que l’on souhaiterait garder, car l’hameçon est accroché seulement à une « lèvre » : mais dès qu’ils sont dans le vivier, ils remonteront à la surface, le ventre dilaté.

Deux opérations peuvent toutefois être tentées :

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1° - placer le poisson sous une toile très fine (genre tergal) plombée des deux bords : laisser 

 ainsi le poisson dans le vivier jusqu’ au retour à terre. Arrivé à terre, si « l’air » contenu dans la vessie natatoire persiste, replacer le poisson en aquarium, dans la même position : il faut parfois plusieurs heures pour qu’il reprenne sa position normale.

decompression_poisson_12° - lorsque le poisson est pêché et placé dans le vivier (ou autre récipient) à bord, et qu’il présente ce phénomène de décompression, effectuer une ponction à l’aide d’une aiguille à injection, en maintenant le poisson constamment dans l’eau, presser très légèrement avec le pouce. Dès que les premières bulles apparaissent par l’aiguille, arrêter la pénétration de celle-ci, et continuer la légère pression du pouce. Lorsque les bulles d’air s’arrêtent, retirer l’aiguille et lâcher le poisson, qui se placera au fond du vivier dans sa position normale si l’opération est réussie.

Cette méthode est celle que je pratiquais au Laboratoire Arago.

Sur les poissons pris dans le chalut, il y a peu de réussites, car les animaux, non seulement remontent de profondeurs plus grandes, mais aussi ont été comprimés dans la poche, de plus, ils sont souvent blessés.

Pour les poissons pris à la palangrotte, il y a très peu d’échecs. Faire très attention toutefois à ne pas piquer l’arête principale, cela provoquerait la paralysie immédiate, puis la mort.

Lorsqu’un poisson présente des blessures, ou l’absence de plusieurs écailles, il est difficile de le conserver vivant. Un procédé peut être tenté cependant : plonger le poisson 2 ou 3 secondes dans un bain d’eau de mer, bleu de méthylène (5 grammes pour un litre), puis le remettre dans son aquarium.

S’il s’agit de gros spécimens (genre Dorade, loup, gros sparidés etc..) asperger  le corps du poisson à l’aide d’une pissette, avec le même liquide.

Pour manipuler des poissons de taille supérieure à 20 cm, soit pour les changer d’aquarium soit  pour les soigner et éviter qu’ils ne se blessent lorsqu’ils sont affolés, il est souhaitable de les anesthésier : retirer une partie de l’eau de l’aquarium et verser du MS 222 (produit Sandoz)  à raison de 2 grammes pour 100 litres d’eau.